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Editorial
Passé, présent et avenir du CHLAM
Au moment où le C.L.H.A.M. se choisit une voie plus officielle et à la veille de sa première assemblée générale il est raisonnable de prendre un certain recul pour examiner, ensemble, le chemin parcourus non pas pour satisfaire un narcissisme assez puéril mais pour mieux jalonner notre route, que des accidents d'un terrain parsemé d'embûches ont rendu difficile à suivre. Ils sont déjà éloignée ces premiers jours de l'année 1979 où, depuis la Chartreuse, le commandant Guy HERMAN. notre vice-président actuel, prenait contact avec l'hôpital militaire de Liège pour nous informer d'un projet. En effet, basées sur un accord passé entre la direction générale des constructions militaires et la chaire d'histoire militaire de l'Ecole Royale Militaire, les recherches d'histoire et d'archéologie militaires avaient été stimulées au sein du Ministère de la Défense Nationale. La garnison de Liège, particulièrement réceptive à ce projet, devait y répondre positivement. D'une part, un comité restreint, composé de civils et de militaires (1), s'était, depuis nombre d'années, intéressé à la Chartreuse tandis que beaucoup d'anciens luttaient pour sauvegarder l'une ou l'autre de leurs fortifications. D'autre part le lieutenant-colonel André GANY, ingénieur et directeur régional des constructions (notre futur président) était particulièrement sensibilisé par la conservation, non seulement du patrimoine militaire monumental mais aussi par celle de ses archives régionales.
Faisant suite au projet du Ministère de la Défense nationale et aux stimulations du commandant Guy HERMAN, il avait été décidé avec le lieutenant-colonel GANY, de constituer, à la caserne FONCK, une cellule chargée de l'étude historique et archéologique des bâtiments militaires.
La décision prise, s'ajoutent à l'effectif de base deux miliciens en service a l'hôpital militaire. D'abord un historien, M. Christian DURY, en fonction de centraliste, mis fortuitement au courant du projet en cours et un documentaliste, M. René AMAND affecté au service de garde.
Le Fond d'archives de la direction régionale des constructions est dès lors prospecté et Mr DURY élabore un dossier-type qui doit permettre à cet organisme d'améliorer la conservation et la consultation de ces documents.
Par ailleurs d'autres contacts se nouent au sein de l'hôpital militaire où fonctionne le Comité International de Médecine et de Pharmacie Militaires. Mademoiselle J. HUBERTS, secrétaire de cet organisme, avait été, avec Mr DECHENE, conducteur des travaux à l'hôpital militaire, trop tôt disparu, la cheville ouvrière de la célébration en 1969 du millénaire de l'abbaye St. Laurent, aujourd'hui hôpital militaire.
Vers cette époque Mr DECHENE avait récupéré, de la ville, des anciennes archives de l'hôpital militaire probablement vouées à la destruction. Lui-même et le commandant Pierre WILMET, hélas disparu lui aussi, se penchèrent sur ces documents. Il convient de remercier vivement Mademoiselle HUBERTS qui a contribué à la sauvegarde de ce patrimoine en conservant dans ses locaux une des parties les plus intéressantes du fond d'archives.
Bien qu'un peu dispersé, le fonds a toutefois pu être reconstitué grâce notamment à la collaboration du successeur du commandant Pierre WILMET que nous remercions également.
Sur le plan de l'organisation, la cellule primitive s'est étoffée de deux autres miliciens : Jean-Luc LECROMPE, avocat, adjoint à l'Adjudant-Chef JUWE du service S2/S3/ISC et Philippe RAICKMAN, licencié en droit et notariat affecté au comité international de médecine et de pharmacie militaires.
Ce noyau ainsi constitué est dès lors à même, en liaison avec le lieutenant-colonel GANY, de mettre au point des statuts visant d'une part à canaliser les bonnes volontés qui s'étaient manifestées dans la garnison et d'autre part à exploiter sur place le fond d'archives rendu au jour.
Grâce à la bienveillance du médecin-colonel GOUGNARD, directeur de l'hôpital militaire, deux locaux sont mis à notre disposition dans l'ancien couvent des sœurs hospitalières jouxtant l'hôpital militaire. Chargé d'exécuter le transfert du fonds, C. DURY peut, à temps perdu, inventorier sommairement ces archives qui occupent un volume de près de 8 m³.
Entre-temps, grâce aux nombreux contacts noués avec l'Ecole Royale Militaire, le Service Historique des Forces Armées, le Musée Royal de l'Armée et d'Histoire Militaire qui nous parrainent, les statuts de l'A.S.B.L. peuvent être approuvés lors de l'assemblée générale du 21 novembre 1979 qui ne regroupe pas moins de 25 fondateurs.
Pour permettre le développement de la jeune association il lui faut un projet concret capable de faire converger toutes les bonnes volontés. L'année 1980 est marquée par le Millénaire de Liège et une participation militaire à cette commémoration serait de bon aloi.
Présenté par le C.L.H.A.M., un projet d'exposition est approuvé et reçoit le parrainage des autorités militaires territoriales et l'appui des services du Ministère de la Défense Nationale.
Compte-tenu de la mission assignée, un milicien de la Force Terrestre, historien de métier, est affecté en surnombre à la section ISC (2) de l'HM LIEGE. Monsieur Marc SUTTOR, formé à l'école de Monsieur HANSOTTE, conservateur des Archives de l'Etat à Liège, vient ainsi à point nommé pour reprendre l'étude des archives, qui avait cessé avec la démobilisation de G. DURY. Marc s'y consacrera pendant près d'un an tout en menant de pair et avec brio la préparation scientifique de l'exposition prévue pour la fin de l'année 1980.
Entre-temps il convient de ne pas passer sous silence l'activité de Mr C. DURY, rendu à la vie civile, qui, nommé conseiller scientifique du centre, met au point le livre-catalogue de l'exposition tout en multipliant, à titre bénévole, des contacts très fructueux pour l'association.
Celle-ci est par ailleurs en pleine expansion et bénéficie d'une concession du Ministère de la Défense Nationale l'autorisant à occuper une partie de l'ancien couvent déjà cité.
Fleurant encore la peinture fraîche l'exposition est ouverte à la date prévue. Elle n'aurait pas été possible si nombre de membres de la jeune association (et M. MARECHAL de l'arsenal de Rocourt en particulier) n'avaient conjugué leurs efforts pour parvenir au but. Nous devons, par ailleurs, le succès de cette entreprise à l'aide précieuse de la Ville et de la Province de Liège, que nous remercions encore.
Quoique le synchronisme n'ait pas été voulu, l'exposition débute avec l'engagement du premier cadre spécial temporaire. Un personnel administratif et technique se met d'abord en place tandis que Mr Marc SUTTOR, démobilisé, est engagé au C.L.H.A.M. (O.S.T.) et rejoint Mr C. DURY qui y est entré un mois plus tôt.
Monsieur SUTTOR s'est surtout consacré au dépouillement des archives, toujours en cours. Un premier inventaire provisoire pourra sortir de presse et constituera la première publication scientifique du C.L.H.A.M. Par ailleurs, Monsieur Philippe BOUCHAT, en service à la section ISC de l'HM LIEGE, a constitué une documentation de base sur laquelle peut s'appuyer le conseiller scientifique du centre pour présenter sa contribution à l'exposition programmée pour le printemps 82.
Tout, en effet, a été mis en oeuvre pour réaliser ce projet qui avait pris naissance en fin d'année 1980.
Monsieur DURY, chargé de nous seconder dans la gestion des affaires les plus courantes et de superviser le personnel administratif et technique, a d'autre part porté ses efforts vers les milieux scientifiques pour les intéresser au C.L.H.A.M. et obtenir leur collaboration.
Une invitation est d'ailleurs lancée à tous et fait l'objet de l'article placé à la suite de notre éditorial.
Entre-temps notre association reste ce modeste arbuste qui, à peine enraciné, a produit quelques fleurs, bien tôt fanées. Il ne produira de fruits que s'il est entouré de la chaleur des siens.
L'aide que nous demandons pourrait se concrétiser de plusieurs manières. D'un point de vue pratique il faut que l'A.S.B.L. consolide sa situation financière, nous comptons dès lors sur nos membres pour qu'ils renouvèlent leur cotisation en nous faisant confiance pour l'exercice 81/82.
Notre trésorier acceptera, par ailleurs, avec reconnaissance toute majoration volontaire d'une cotisation qui a été calculée au plus juste.
D'autre part, en voulant rester cet organisme d'éducation permanente qu'il a voulu être, le C.L.H.A.M. lance un vibrant appel à ses membres pour que ceux-ci coopèrent à la rédaction de notre bulletin. Les historiens, en service au centre, se tiennent par ailleurs à la disposition des membres du C.L.H.A.M pour les aiguiller et les conseiller dans leurs recherches.
Pierre ROCOUR, Directeur du Centre
(1) En courant le risque d'être limitatif, nous pourrions citer le Major BLANDIAUX, Mr l'aumônier MEYERS, M. LIENARD, M. BALCK, et bien d'autres encore...
(2) Section d'information socio-culturelle.
Comme signalé plus haut, nous transcrivons ici l'article de notre collaborateur Mr Christian DURY, que nous avions également chargé d'assurer le contact avec les milieux scientifiques du pays. Ce texte est communiqué aux membres du C.L.H.A.M. et aux érudits qui n'auraient pas encore pu être touchés afin d'obtenir leur soutien. Toute collaboration scientifique, si minime soit-elle sera bienvenue.
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1. Informations générales
Echos du conseil d'administration :
Mercredi 15 avril :
1° Présents : cfr registre des présences.
2° Préparation de la partie "Chartreuse" de l'expo 81-82. Trois parties pourraient être traitées : des origines à 1815-1830 par G. G. (?) et R. M., 1815-1830 par J. L., de 1830 à nos jours par L.B. , G.H., R.M.
L'équipe envisage l'élaboration d'un montage audio-visuel sur la 3e partie du programme.
Mercredi 6 mai :
1° Présents : cfr registre des présences.
2° Le secrétaire du conseil signale à tous les membres que, si la brièveté des présents comptes rendus posait, problème, chacun peut se renseigner auprès du centre qui explicitera.
3° Expo 81-82 : G. Herman prend contact avec le Service Survey de la Ville de Liège. Il espère pouvoir obtenir des copies de plans anciens de la ville dont la Citadelle et la Chartreuse.
4° Namur : possibilité de mettre sur pied une excursion du C.L.H.A.M. et la visite de la Citadelle, le tout orchestré par A. Gany et les Amis de la Citadelle.
Mercredi 3 juin :
1° Présents : cfr registre des présences.
2° II semble bien que l'on s'achemine vers l'installation dans les locaux du C.L.H.A.M. d'une cellule dépendant du Musée de l'Armée.
3° L'article paru dans "La Meuse" (cfr infra) a porté ses fruits : visiteurs, acheteurs, ..., nouveaux membres.
4° La demande de collaboration au Bulletin a été entendue : J. Liénard et P. Delbrassinne ont confié quelques pages. Espérons que leur exemple suscitera des émules.
5° Préparation de l'assemblée générale. Cfr infra.
6° Inventaire des archives : M. Suttor a rédigé un inventaire provisoire (les registres uniquement). Le travail est disponible au centre. Des renseignements plus précis en rapport avec les documents en cours de classement peuvent être demandés à notre archiviste.
7° Simon Stevin : L. Levaux et C. Dury (2 personnes !) se sont rendus le 16/05 à l'invitation de cette association. Ils font le C.R. de leur visite anversoise. Cfr infra.
8° Divers : Fonds d'histoire du mouvement wallon, Militaria Colonia, publicité à inclure dans le bulletin d'information, classement de la Chartreuse...
Rappel : Attention ! Le présent fascicule est le dernier de l'abonnement en cours. Le renouvellement des cotisations sera facilite par la lecture des instructions figurant pp. 17 et 32.
Paiements : Lors de l'établissement du bulletin de versement ou de virement, il est instamment demandé d'écrire LISIBLEMENT le NOM et l'adresse complète ainsi que la communication du motif du versement. Il est difficile de faire .parvenir la carte de membre à quelqu'un qui n'a pas envoyé un bulletin d'inscription et dont, de plus, l'adresse est incomplète ou. illisible sur l'extrait de compte de Ia C.G.E.R.. Quant au motif du virement : comment deviner si 200 francs correspondent à une inscription comme membre adhérent, ou à la brochure LIEGE, 1.000 ans de fortifications militaires ou encore à x exemplaires de certaines: de nos publications.
D'avance, merci. Le Trésorier
Assemblée générale :
1. La première assemblée générale des membres associés aura lieu dans les locaux du C.L.H.A.M. le samedi 10 septembre à 14.30 Hr.
Sont invités à participer à cette assemblée tous les associés en ordre de cotisation.
L'ordre du jour sera le suivant :
1° Ouverture de la séance par le président.
2° Rapport du trésorier.
3° Election de trois administrateurs en remplacement de MM. LIBERT, MALENGRE, NIZET démissionnaires.
4° Débats.
5° Conférence.
6° Clôture de la séance vers 17.00 Hr.
2. Toute proposition pourra être soumise à l'assenblée générale conformément à l'article 9 des statut. Pour pouvoir figurer a l'ordre du jour elle doit parvenir au siège du C.L.H.A.M. pour le le 17 septembre au plus tard.
3. Les associés empêchés peuvent se faire représenter par un mandataire désigné par eux (Aucun mandataire ne peut représenter plus de 3 associés) le formulaire ci-après sera dès lors remis au président au plus tard avant l'ouverture de la séance.
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2. Vie du Centre - Vie des Cercles associés
Images du C.L.H.A.M.
Lettre adressée par le Camarade GOTHIER Charles à la Commission du Bulletin.
Je me suis rendu pendant le mois de Janvier à l'Exposition : "Mille ans de Fortifications Militaires". Etonnante exposition que celle-ci, qui retrace depuis des origines déjà lointaines le souci et l'art de se défendre. La grande maquette de la position fortifiée de Liège 1914-1940 retient d'un seul coup et à elle seule la méditation des visiteurs.
Par le relief de la vallée de la Meuse et la position de ses ouvrages défensifs, on comprend beaucoup mieux ce que fut le Régiment de Forteresse de Liège... imbibé de discipline... prêt à toutes les abnégations... et au sort peu enviable réservé à ses vaillants défenseurs.
Bien sûr j'ai signé le livre des appréciations en revêtant de ma signature "un ancien du R.F.L. "J'ai aussi feuilleté ce livre, où félicitations et encouragements ne manquent pas. Je n'y ai reconnu personne de la Forteresse, c'est dommage...
Quoi qu'il en soit, on devrait continuer. Cette exposition mériterait d'être mieux connue, dans d'autres endroits, plus centraux, car elle a toute sa valeur, et est enrichissante pour tous. Aussi, je la considère comme un premier chaînon à la perpétuation du Souvenir de la Forteresse de Liège."
Ch. GOTHIER
Ceux des forts de Liège..., n° 2, 1981, p. 5
"Liège 1.000 ans de fortification, militaires"
Parallèlement à son exposition "Liège, un millénaire de fortifications militaires", le CLAM (Centre Liégeois d'Archéologie Militaire) a publié une brochure de cent quarante pages sur ce sujet. Une série d'articles illustrés y retracent l'évolution des fortifications en général et celle de quelques places fortifiées de la Principauté en particulier. C'est ainsi qu'après une vingtaine de pages traitant de l'attaque et de la défense des anciennes places-fortes, nous trouvons un exposé sur l'évolution du système défensif du château de Franchimont et de celui de Colonster, une description minutieuse des forts de la Meuse en 1914 et un historique très détaillé du fort d'Eben-Emael, avec l'évolution chiffrée de ses moyens de défense. Cette brochure, qui porte le même titre que l'exposition, peut être acquise en s'adressant au service ISC de l'HM de Liège (ext. 249) ou en versant la somme de200 frs. au compte 001-0833067-10.
VOX... , 8ème année, n° 10, 12 mars 1981, p. 12.
Article de "La Dernière Heure - Les Sports" du jeudi 9 avril 1981, p. 6 : "Deux officiers et trois miliciens pour un centre liégeois d'histoire militaire".
Article de "La Meuse" du mardi 12 mai 1981, p. 3 : "La découverte par un milicien, de 8 m³ d'archives, dans une cave de l'hôpital Saint Laurent, a provoqué la création du Centre Liégeois d'Histoire et d'Archéologie Militaires ("C.L.H.A.M.").
FERMETURE DU MUSEE WELLINGTON A WATERLOO
Le bâtiment contigu au musée Wellington menaçant ruine, le bourgmestre clé Waterloo, M. Clément, a pris un arrêté interdisant l'accès et l'occupation des deux bâtiments concernés et ordonnant d'effectuer les travaux de consolidation nécessaires pour le 11 mai 1981, au plus tard.
Les propriétaires ont fait étançonner le bâtiment le 8 mai. Toutefois, l'expert désigné par la commune de Waterloo estime que les mesures prises sont insuffisantes.
En conséquence, le bourgmestre a décidé de maintenir l'arrêté de police interdisant l'accès du musée Wellington aussi longtemps que les travaux adéquats, déterminés par l'expert judiciaire, n'auront pas été effectués.
ENCEINTES MEDIEVALES
Le Professeur V.-G. Martiny de la section d'histoire de l'art et archéologie de la faculté de philosophie et lettres de l'Université Libre de Bruxelles, signale que douze de ses étudiants, dans le cadre de son séminaire, ont été chargés de rassembler toute la documentation possible au sujet de la première enceinte de Bruxelles. Il ne manquera pas de communiquer au C.L.H.A.M., en temps voulu, le résultat de leurs recherches.
S.O.S. FOUILLES
Le Service SOS Fouilles pour la Wallonie a vu le jour en 1978. Il s'agit d'un service 900 (sauvetages et urgences) divisé en trois cellules dont voici les responsables :
Cellule orientale
Direction scientifique : Jacques STIENNON, Université de l'Etat à Liège, 16, Place du Vingt-Août, 4000 Liège, 041/32.00.91
Cellule centrale
Direction scientifique : Raymond BRULET, Université Catholique de Louvain, Collège Erasme, 1, Place Blaise Pascal, 1348 Louvain-la-Neuve, 010/41.81.81 extension 4881
Cellule occidentale
Direction scientifique : Pierre-Paul BONENFANT, Université Libre de Bruxelles, 39, rue de Bruxelles, 1400 Nivelles 067/22.85.29
Quand des vestiges sont découverts qui risquent de disparaître, il faut alerter rapidement le réseau compétent. Merci pour tous.
MILITARIA COLONIA
Collections d'insignes, d'objets militaires, d'armes, de costumes, de casques.
Fondé le 08 mai 1980 à Cologne, ce club se compose de collectionneurs d'armes, de souvenirs et d'équipements militaires.
Les buts de cette association sont :
- développer le goût et la pratique de la collection militaire.
- rassembler tous les renseignements nécessaires et utiles à ses membres, (tant techniques, qu'historiques).
- défendre ses membres dans les intérêts communs.
- prendre contact avec des Associations de même type existant.
- organiser des réunions facilitant les échanges, l'achat ou la vente des objets collectionnés entre les membres du Club.
- recruter de nouveaux membres et les faire participer.
Si vous êtes intéressé par ce club, prenez contact aux adresses suivantes :
DUBAR Pierre, Président
JOUNIAUX Michel, Sec Log 1 (BE) Corps, B.P.S. - 7, 4090 FBA
Les réunions d'échanges du club ont lieu à 20.00 heures le troisième jeudi du mois, à l'adresse : "Maison Communautaire", Reutlingerstrasse, 3, KOELN (NIPPES)
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Sera reporté au prochain bulletin
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4. Revue bibliographie
1. Le C.L.H.A.M. a acquis les ouvrages suivants :
- Activités 79 du SOS Fouilles, 1/1980, Bruxelles, 1980, 171 p
- LEMOINE-ISABEAU (C.) et HELIN (E.) Cartes inédites du pays de Liège au XVIlle Siècle, in Pro Civitate, Coll. Histoire, série in - 4°, n° 9, Bruxelles, 1980, 80 p.
- Répertoire des périodiques en cours à la bibliothèque centrale de la ville de Liège "Les Chiroux, s.l., 1975-1977, 72 p. + une liste (4 p.) des nouvelles acquisitions, s.l.n.d.
- VAN OVERSTRAETEN (R.), Des principes de la guerre à travers les âges. t. I : De l'antiquité à la guerre russo-japonaise, t. II : L'armement à tir rapide ou automatique, Bruxelles, 1926, X-349 et 587 p.; cartes et plans.
2. Le C.L.H.A.M. a reçu les travaux ci-après :
- Annales du cercle archéologique d'Enghien, t. XX, 1ère livraison, Enghien, 1980, 124 p.
- Artémis.... n° 19, 4 p.
- BAVAY (G.). Une marche militaire à Soignies : "Les soudards del pint'coute", des origines à la Révolution Française, in R.B.H.M.. XXIII, 6, 1980, pp. 489-508, Don de l'auteur.
- Bulletin d'information du Musée royal de Mariemont. n° 14, avril 1981, 16 p.
- Ceux des forts de Liège… n° 1 et 2, 1981.
- DAUPHIN (J.), Latour mon village. Latour, 1978. Don de L. Levaux.
- Dossiers du C.A.C.E.F., n° 85, mars 1981, 48 p. Don du C.A.C.E.F.
- Livre d'or de la carte de feu, Bruxelles, 1934-1935, LXIX - 663 p. Avec supplément. Don de J. Liénard.
- Mémo. n° 3, 1980, 43 p.
- Rassemblement I, n° 2, 1981, 22 p.
- Simon Stevinstichting. n° 1, 1981, 30 p.
- Le volontaire de guerre, n° 43, 1981, 8 p.
ainsi que, don du Professeur J. Charles (E.R.M.) :
- VAN GELDORP (J.), De infrastructuur van de militaire gebouwen van de Franse en Nederlandse erfenis tot de vesting Antwerpen (1795-1875), Mémoire de licence E.R.M., 1960, 73 p., plans.
- DOMS (D.), De infrastructuur van de uitbreiding vesting Antwerpen vanaf 1878 tot en met haar rol en val in 1914, idem, 81 p., plans.
- VAN LOOY (R.) , De inspekteurs - generaal van de vesting - werken en van het korps van de genie in de periode tussen 1830 en 1913, ibidem, 56 p.
- MAES (M.), De infrastructuur van de militaire gebouwen, vanaf 1880 tot 1940, De vestigen Luik en Namen, ibidem, 108 p.
3. Le vieux-Liège :
Le C.L.H.A.M. a accepté la proposition d'échange des publications périodiques avec la Société royale Le Vieux Liège. L'échange se fera selon la formule "année contre année". Les membres peuvent d'ores et déjà consulter :
- Chronique.... du n° 231 (janvier-Mars 1980) au n° 236 (avril-juin 1981) = t. III, n° 25-30, pp. 193-244.
- Bulletin.... du n° 208 (janvier-mars 1980) au n° 212 (janvier-mars 1981) = t. IX, pp. 457-628 et t. X, pp. 1-32.
Nous avons épinglé au passage :
- FORGEUR (R.), Regard sur la situation paroissiale des châteaux-forts de l'ancien diocèse de Liège et sur ceux de la partie occidentale des diocèses de Trêves et Cologne, in Bulletin n° 208, pp. 465-480.
- MEEUS (M.), Bonaparte a-t-il fait reconstruire le faubourg d'Amercoeur détruit en 1794 ?, idem. n° 212, pp. 22-24, à rapprocher de LIENARD (J.), A propos du bombardement du faubourg d'Amercoeur en 1794, in Bulletin du C.L.H.A.M., t. I, fasc. 5, janvier-mars 1981, pp. 27-29.
- Dans la Chronique..., la liste des monuments classés, celle des sites.
- Loncin (Ans) : Fort
- Sprimont : Fouilles à Fays dans Chronique.... n° 234, p. 222.
4. Le C.L.H.A.M. signale aussi :
- BUCHSENSCHUTZ (O.) et RALSTON (I.B.M.), Les fortifications des Ages des Métaux, in Archéologia, n° 154, mai 1981, pp. 24-35.
- SORGELOOS (C.), L'état du casernement à Bruxelles en 1848 et la construction du Petit-Château, in B.C.C.B., 35e année, n° 135, 1981, pp. 37-52.
- ainsi que dans les Résumés des mémoires de licence en Histoire (de l'U.C.L.) 1978, n° 1, Louvain-la-Neuve, 1979, 69 p.;
- ... 1979 et 1980. n° 2, 1981, 105 p.:
- 1978
- GENNART (M.-G.), La Belgique et le réarmement allemand. Analyse et répercussions du discours du premier ministre au Sénat, le 6 mars 1934, ..., pp. 36-37.
- PLUMET (P.), La presse quotidienne belge de la libération. 4 septembre 1944 - 31 décembre 1945. ..., p. 48.
- 1979 et 1980 :
- CHERON (M.), L'"antimilitarisme" du parti - ouvrier belge : avril 1925 - décembre 1926..., pp. 83-85.
- TOMASI (B.), La région de Charleroi et la ville de Châtelet sous l'occupation allemande (mai 1940 - décembre 1942), pp. 54-56.
- VERDBOIS (P.), La politique militaire en Belgique sous le règne de Leopold II (1865-1909). Le Roi - Le Gouvernement, p. 56-57.
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5. En diversion…
(2e Division, N° 23) - Bruxelles, le 7 août 1861.
ORDRE DU JOUR RAPPELANT, POUR LA DERNIERE FOIS, AUX TROUPES EMPLOYEES AUX TRAVAUX D'ANVERS QUE NUL NE PEUT S'APPROPRIER, POUR QUELQU'USAGE QUE CE SOIT, LES OBJETS DE PALEONTOLOGIE, ETC., DECOUVERTS DANS LES FOUILLES.
Ordre du jour:
Il est arrivé à ma connaissance que des officiers attachés aux compagnies d'ouvriers employées aux travaux d'Anvers, forment des collections d'ossements, de coquillages et d'autres objets de paléontologie découverts dans les fouilles. Il paraît même que des sous-officiers et des soldats ont emporté de ces objets pour les donner ou les vendre à des particuliers.
Cette manière d'agir étant contraire aux instructions et pouvant porter atteinte à la dignité militaire, je rappelle, pour la dernière fois, aux troupes employées aux travaux que nul ne peut s'approprié (sic), pour quelqu'usage que ce soit, les objets de paléontologie, les médailles ou autres choses curieuses qu'on découvre dans les fouilles.
Tous ces objets doivent être remis aux officiers du génie, commandant les diverses sections, qui les tiendront à la disposition des savants désignés par le gouvernement, pour recueillir ce qui peut intéresser la science.
Les chefs de service veilleront à ce que le présent ordre soit ponctuellement exécuté, et ils auront soin d'éloigner toutes les personnes qui feraient des tentatives auprès des ouvriers pour obtenir des objets provenant des fouilles.
A cette occasion je rappelle aussi que nul ne peut circuler dans les travaux militaires sans être muni d'une autorisation spéciale du ministre de la guerre.
Le ministre de la guerre,
Baron CHAZAL
Journal militaire officiel, t. 27, Bruxelles, 1861, pp. 175-6.
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LIEGE ET LE ROYAUME DES PAYS-BAS - UNE PLACE- FORTE DANS UN ENSEMBLE DEFENSIF (1815-1830) par Christian DURY
L'A.S.B.L. Centre liégeois d'histoire et d'archéologie militaires (en abrégé : C.L.H.A.M.) annonce le thème de sa prochaine exposition programmée pour le printemps 1982 : du 01 mars au 03 avril en ses locaux à l'hôpital militaire Saint-Laurent de Liège. Elle souhaite pouvoir compter comme précédemment sur l'aide efficace des Forces armées en général, sur la collaboration "scientifique" des mordus du passé militaire en particulier. Voici à présent quelques lignes de force du projet, l'une ou l'autre donnée relative au contexte qui accompagne les faits individuels.
Les origines
A la mort de Louis XIV, la France avait perdu sa prépondérance en Europe. Un certain équilibre fut établi à la Paix d'Utrecht. Le Traité de la Barrière en 1715 accorde le droit aux Provinces-Unies d'entretenir des garnisons dans une série de villes de la frontière méridionale des Pays-Bas. Cette barrière était bien entendu dirigée contre la France et son impérialisme, sa politique de domination et de suprématie.
Durant tout le XVIIIème siècle et le début du suivant, on parlera ainsi du régime autrichien, de la barrière de 1795, de celle de Napoléon. Tout cela au rythme des puissances installées dans nos provinces.
Ont déjà participé à nos activités :
- 4 Bn du Génie à Amay
- CRC Glons
- CMob à Liège
- 5 Bn TTr à Saive
- Arsenal de Rocourt
- NMob 22 à Landen
- 1 Bn Para à Diest
- 3 Wing Tac à Diest
Le Congrès de Vienne (1815)
Cent ans plus tard, les coalitions contre la France de Napoléon terrassent la Révolution de 1789 et ses grands principes de liberté. Le Congrès de Vienne en 1815, avec ses "utopies" et ses "archaïsmes", n'est qu'une tentative nouvelle d'un retour à l'équilibre politique et social en Europe. Quatre "Grands" (Angleterre, Prusse, Russie et Autriche) dominent les débats. La surveillance de la France, un pays dangereux, nécessite la réédification de l'antique barrière. D'où la ceinture de glacis neutralisés qui l'enserrent de toutes parts : royaume des Pays-Bas, Prusse rhénane, Palatinat bavarois, royaume de Bade, Confédération neutre de Suisse (accrue de Genève, du Valais et de Neufchâtel), royaume de Piémont-Sardaigne.
Les re-constructions de la période hollandaise
Indépendamment de leur présence dans des villes de second rang (par exemple Soignies...), les Hollandais ont entrepris ces travaux militaires plus ou moins importants dans 19 villes : Oostende, Gand, Termonde, Anvers, Nieuport, Ypres, Menin, Audenarde, Tournai, Ath, Mons, Charleroi, Namur, Huy, Liége, Philippeville, Dinant, Mariembourg et Bouillon.
Il était prévu de fortifier davantage, le cas échéant, Malines, Aerschot, Diest et Hasselt.
En effet, il faut préciser que les anciens occupants avaient laissé tomber en ruines les remparts dont. l'onéreux entretien devait être assuré par les "Belges"; que Joseph II avait prévu de démanteler les ouvrages à l'exception d'Anvers.
Car, qui plus est, dès le milieu du XVIIIème siècle il ne faisait plus de doute que les bâtiments ne pouvaient désormais plus servir que de casernement ou de réserve de choses.
C'est ainsi que toute une liste de points devaient être actualisés : fortifications, portes, ponts, palissades, artillerie, magasins (poudrières et entrepôts), casernes, hôpitaux, corps de garde, constructions gouvernementales, ateliers, casemates, égouts et conduites d'eau, provisions, eau, garnison, troupes, inondations, etc...
A Bouillon, "le génie batave remet la place en état et procède à des appropriations minimes, mais aussi à des destructions : on démolit le vieux donjon central et l'antique chapelle castrale".
A Charleroi, la nouvelle forteresse est construite au cours des années 1816-1821.
A Mons, l'enceinte médiévale, qui avait résisté jusque-là, est démolie. On édifie une forteresse "moderne" qui ne servira jamais.
A Namur, le curieux trouvera encore une forge construite durant la période hollandaise.
Philippeville est restaurée entre les années 1816-1818.
Tournai est rénovée de 1817 à 1821. Sa défense extérieure est renforcée par la création de deux redoutes. Cinq nouvelles casernes sont élevées autour de la cour, elles remplacent des anciennes.
On pourrait à loisir multiplier les exemples. Ce serait aussi inutile que le furent ces forteresses qui "ont dévoré des millions du trésor sans apporter en quoi que ce soit la sécurité au pays". D'après le mémoire de 1851 du Général Trumper, la totalité des sommes employées à relever les forteresses fut de 191.212.453 francs.
Le démantèlement
A part les évènements de 1830, l'année de la Révolution belge et de la fin de la domination hollandaise, les citadelles de la nouvelle barrière n'ont pas connu le feu : guère de combats importants, elles tombèrent à peu près intactes dans les mains belges. Qu'en firent nos ancêtres?
Désuètes, elles ne devaient pas subsister bien longtemps.
Beaucoup disparurent entre les années 1850 et 1870. Il n'en reste aujourd'hui que fort peu de choses.
Hier, aujourd'hui… demain?
Beaucoup pensent encore que le patrimoine architectural est démuni d'une valeur "autre" que foncière. C'est vrai en partie seulement. C'est pourquoi, avant de conserver l'un ou l'autre vestige, il est nécessaire de disposer d'inventaires qui, seuls, permettront de trancher en connaissance de cause. De sauvegarder à titre exemplatif tel ou tel témoignage architectural. C'est avec ménagement qu'il faut se résoudre à sacrifier sur l'autel de la rénovation domaniale tout édifice de valeur. Car, ne reviendrait-il pas moins cher, en définitive, de réadapter les bâtiments militaires plutôt que de les raser, puis de reconstruire?
La conjoncture est mauvaise. Ne pourrait-on imaginer que la rançon inévitable du progrès soit moins lourde à payer? Quitte à s'entendre avec d'autres départements ministériels, les communautés, les régions ou les communes? L'exposition à venir voudrait sensibiliser l'opinion à ce problème. Fin 1981, la Chartreuse à Liège risque de disparaître à tout jamais...
Cette exposition sera la deuxième que le C.L.H.A.M, mettra sur pied. En effet, "Liège, 1000 ans de fortifications militaires" a été présentée au public du Millénaire de la principauté de Liège du 16.12.1980 au 31.01.1981. A cette occasion, un recueil d'articles a vu le jour qui porte le même titre. On y trouve les mises au point suivantes : A. GANY, Avant-propos ; P. ROCOUR, Introduction à l'exposition ; C. DURY, Le patrimoine monumental militaire de la Belgique : état de la question et plans de recherche ; C. GAIER, Considérations pratiques sur l'attaque et la défense des anciennes places-fortes ; P, HOFFSUMMER, L'évolution du système défensif au château de Franchimont ; M. BOUCHAT, Le château de Colonster ; F. BALACE, Description détaillée des forts de la Meuse en 1914 ; P. TOUSSAINT, Le fort d'Eben-Emael ; H. BERNARD, 150 ans d'indépendance. Comme de nombreuses autres publications et les cartes I.G.N. de la partie Est de la Belgique, ce livre peut être acquis au siège du C.L.H.A.M. Il coûte 200 Fr. Par correspondance : en versant la même somme au compte n° 001-083 3067-10 du C.L.H.A.M. et en indiquant le motif du versement.
Le C.L.H.A.M. souhaiterait instamment recevoir les réactions à ce qui précède. Chacun peut le contacter en s'adressant à son secrétariat qui se fera un plaisir de documenter les curieux sur les activités passées, présentes et à venir... surtout. (Tel 041/23.18.40 ext 298).
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UNE COURTE EVOCATION DES MEROVINGIENS...
L'année 481, cela évoque-t-il quelque chose pour vous ?
Elle devrait être célébrée avec un faste égal à celui du millénaire. Pourtant qui se souvient de l'événement que cette année cache ?
Au milieu du IIIe siècle, des groupes de populations teutoniques franchissant le Bas-Rhin exécutaient de fréquentes expéditions dans le but de piller les riches campagnes gallo-romaines, ce qui amena des regroupements de populations dans les villes et dans les points faciles à défendre; l'on fortifia ces ensembles en toute hâte.
Les Romains s'opposèrent à ces groupes venant de l'Est pendant près d'un siècle puis, sous Julien l'Apostat, ils autorisèrent certains d'entre eux à s'établir au sud du Rhin, avec mission toutefois de s'opposer à l'intrusion d'autres peuplades.
Parmi ces migrants, un peuple, les Francs Saliens, traversa la Meuse au nord de Maastricht et vint s'établir en Toxandrie avec armes, bétail et bagages. Le contrôle des Romains étant toujours suffisamment vigilant, ces Francs ne purent s'infiltrer dans la partie située au sud de la chaussée romaine Tongres-Bavai. Pourtant, ils réussirent petit à petit à occuper toute la partie nord de cette voie axiale jusqu'à la mer du Nord.
Pendant ce temps, les attaques des Barbares se faisaient plus pressantes en Italie, ce qui amena le départ d'une partie des troupes romaines de la Gaule Belgique. De ce fait, l'opposition à la poussée des Francs fut affaiblie, ce qui permit à ces derniers de contourner la ligne de défense par l'ouest et d'attaquer le centre défensif de Tournai, conquis en 445 sous l'impulsion du roi Clodion. L'embryon du royaume franc se renforça peu à peu et Mérovée succéda à Clodion, en 448. Cette expansion s'arrêta car un danger pressant menaçait la Gaule : l'arrivée des Huns qui, conduits par Attila, ravageaient tout sur leur passage.
Pour s'opposer à cette avance, les occupants du pays se regroupèrent et c'est ainsi que l'on vit sous la direction du général romain Syagrius se former une armée composée de Gallo-romains, de Burgondes, de Wisigoths et de Francs dont le chef était Mérovée. Ils réussirent à battre Attila lors d'une bataille importante qui se déroula aux "Champs Catalauniques", lieu proche de Suippes, au Nord de Châlons-sur-Marne, en 451.
Le fils de Mérovée, Childéric lui succéda en 458; il fut enterré à Tournai dans un riche tombeau qui fut découvert au XVIIe siècle. En 466, il eut un fils que l'on dénomma Clovis.
Nous arrivons maintenant à l'événement au centre de cette étude. C'est en 481 que Clovis succède à son père comme roi des Francs Saliens et qu'il entreprend de regrouper sous son autorité toutes les tribus franques et tout le territoire de la Gaule.
A la tête de plus de 5.000 cavaliers, il attaque Syagrius qui s'était taillé une sorte de royaume entre la Loire et la Somme et le bat à Soissons en 486. Il repousse les Alamans au-delà du Rhin en remportant la victoire de Tolbiac en 496. Il fait du roi des Burgondes un semi-vassal, se tourne contre les Wisigoths, est vainqueur d'Alaric II en 507 à Veuille près de Poitiers, puis s'empare de tous les territoires jusqu'aux Pyrénées, à l'exception du Languedoc. Il achève le rassemblement des territoires de la Gaule par l'annexion du royaume des Francs Ripuaires.
Clovis fixe les règles de la monarchie franque et, de chefs de guerre élus, les rois francs deviennent des souverains héréditaires.
Lorsque l'on parle de Clovis comme d'un saint homme, "Clio" n'est pas de cet avis. Voici ce que l'on peut trouver dans "Pourquoi pas toute l'histoire de la Belgique" : "On a écrit qu'il s'était converti lors de la bataille de Tolbiac au catholicisme, il n'en fut rien. Saint Remy, évêque de Reims, réussit cependant, le jour de Noël 496, à baptiser notre gaillard auquel il aurait dit selon Grégoire de Tours : "Courbe la tête avec douceur. Sicambre, adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré".
Pieuse légende, car en réalité saint Remy demanda à Clovis : "Depone colas - Enlevez vos colliers", en l'occurrence tous ces petits fétiches, gris-gris, queues de lapins, osselets et autres porte-bonheur qui bringuebalaient sur le torse nu du premier cangaceiro de ce temps-là.
Reste à savoir pourquoi Clovis entra dans Ie Baptistère de Reims ? Simplement parce qu'il avait appris, au cours de ses raids, à apprécier le sens d'organisation du clergé. Il admirait les villages modèles qu'il avait groupés autour des fermes pilotes et les évêchés lui semblèrent autant de cellules d'ordre à sauvegarder, surtout depuis la disparition des garnisons romaines rappelées en Italie".
En devenant le premier monarque barbare catholique, Clovis reçut l'appui de l'Eglise, et eut dès lors tous les Chrétiens pour alliés.
Voilà comment un "Belge" devint le premier monarque catholique du Royaume Franc. La capitale fut déplacée à Paris où Clovis fut enterré en l'an 551.
Revenons à l'époque du couronnement de Clovis. Quelle était la situation du territoire qui deviendra la Belgique ?
Nous avons vu que les Francs eurent l'occasion de se fixer dans la partie située au Nord d'une ligne reliant la Meuse, un peu au Nord de Visé à l'Est, au point où la Lys entre en Belgique à l'Ouest. Cette partie du territoire avait été largement délaissée du fait de son aspect rude et sauvage de zones marécageuses tandis qu'au Sud, la population s'était implantée très largement. Elle était semi-romanisée et possédait une culture latine fort importante favorisée par l'implantation de l'Eglise et de ses nombreuses dépendances, des abbayes en majeure partie. Les quelques Francs qui réussirent à s'installer dans la contrée n'eurent d'autre solution, pour survivre, que de s'initier aux idiomes romans utilisés d'Est en Ouest et qui donneront naissance à nos différents patois wallons...
Cette situation étant inconnue dans le Nord, les Francs gardèrent leurs idiomes germaniques, dont sont issus les différents langages flamands. Les Gallo-romains installés dans la région se germanisèrent mais en gardant entre eux leur ancienne culture. Il est à remarquer que la plupart des agglomérations y portent le nom des chefs francs qui vinrent s'y établir.
On peut considérer, et bien des historiens sont de cet avis, que le développement de notre frontière linguistique date de cette époque de l'"après-romanisation".
J. Daris nous dit : la ligne de démarcation entre les langues romane et thioise passait entre : Henri-Chapelle et Clermont, Berneau et Bombaye, Eysden et Visé, Sluse et Glons, Heur-le-Tixhe et Othée, Lowaige et Crisnée, Oreye et Lens-sur-Geer, Waremme et Hollogne, Houtain et Avernas, Racourt et Lincent, Hoegarde et Jodoigne, Rhode-Ste-Agathe et Wavre, etc...
Pour terminer, jetons un coup d'œil sur le mode de vie franque. On trouve dans "Ces 2.000 ans qui firent les Belges" de Jo Gérard, la description suivante :
"Un petit fermier franc à table ? Il mange de la viande avec les doigts et il boit dans une corne. Il est vêtu d'une blouse à courtes manches serrée à la taille par une ceinture de cuir. Lorsqu'il pleut, il enfile un ample manteau à capuchon.
Les paysans ignorent les souliers et même les sabots car ils vont nu-pieds, seuls les grands propriétaires ont de hautes bottes. En hiver, les gens sans le sou se couvrent de peaux de chèvre, de lapin ou de mouton, tandis que les riches exhibent de beaux manteaux d'hermine...
Entrons dans la masure d'un paysan. Bâtie en bois grossièrement équarri, couverte d'un toit de chaume, on y voit d'abord un large foyer où grésillent les sarments.
Et la vaisselle, le mobilier ? Elémentaires : une marmite et un croc pour enlever la viande ; une huche où l'on pétrit le pain, une longue table, deux bancs. Dans un coin, un lourd mortier de pierre où l'on broie le grain.
Le lit ? Enorme et unique : vaste caisse de bois où l'on dort tous ensemble.
Les premiers rois francs sont-ils mieux logés ? A peine, leurs demeures apparaissent telles des métairies entourées d'étangs, de vergers, de champs et de bois. Ces villas seraient à peine habitables de nos jours...
Les enfants ont des jouets amusants : poupées de bois aux yeux immenses, petits cavaliers de terre cuite, etc..."
Les Mérovingiens possédaient un art funéraire dont nous allons considérer divers aspects. On a découvert à Montceaux dans l'Oise une sépulture remontant au IVe ou au Ve siècle.
Elle renfermait un guerrier franc à l'état de momie avec ses armes et tous ses vêtements. Un croquis en a été dressé par le curé d'Hermès (près de Beauvais) et illustre ce point. Le tombeau était en pierre calcaire, recouvert de deux pierres plates en calcaire aussi qui fermaient presque hermétiquement le sarcophage.
Le guerrier mérovingien était vêtu d'un manteau en laine et d'une chemise de toile blanche. Il conservait son armement personnel, son scramasaxe en fer pendu à un ceinturon fermé par une boucle et orné de deux plaques et contre-plaques gravées.
Des bandelettes de cuir de deux centimètres de large retenaient ses chaussures. Aux pieds du soldat se trouvait le traditionnel vase funéraire.
Comme la plupart des corps mérovingiens, il avait les pieds tournés vers l'Est.
Parmi les traces de la civilisation mérovingienne, on a découvert à Caulincourt, non loin de Saint-Quentin, au lieu-dit "Champ à Luziaux" (tombes), un cimetière de 186 fosses contenant 156 cercueils de bois et 30 de pierre.
Ces derniers ont la même forme que celui présenté plus haut avec les dimensions suivantes : longueur 1,90 m, largeur à la tête 0,54 m, largeur aux pieds 0,24 m, ces mesures sont internes. Ils étaient parfois ornés de gravures soit à l'intérieur, soit à l'extérieur.
P. DELBRASSINNE
Aperçu bibliographique :
- VERNIERS (L.) et BONENFANT (P.), Manuel d'Histoire de Belgique, s.l.n.d.
- HAYT (F.), Histoire générale. s.l.n.d.
- CLIO, Pourquoi pas toute l'histoire de Belgique ?. Bruxelles. depuis 1965, 3 vol.
- GRIMBERG (C.) et DUMONT (G.-H.), Histoire Universelle. Verviers, s.d.
- La Nature, Revue des sciences et de leurs applications Paris, années 1875, 1881 et 1885.
- FURNEMONT (R. et D. ) , Histoire de Belgique. Liège, 1961, 224 p.
- JULLIAN (C.), Histoire de la Gaule. Paris, 1910-1926, 6 vol.
- GERARD (J.), Ces 2.000 ans qui firent les Belges. Bruxelles, depuis 1968, 2 vol.
- Deux mille ans d'histoire par un groupe d'universitaires, s.l.n.d.
- DARIS (J.), Histoire du diocèse et de la principauté de Liège, Liège, 1868-1890, 10 vol.
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